Mansourah

Mansourah, est une commune de la wilaya de Tlemcen en Algérie. Construite par le sultan mérinide Abu Yaqub Yusuf (mérinade : dynastie d’origine berbère zénète), elle est surtout connue pour ses vestiges datant du XIV siècle, témoins des affrontements fratricides entre les abdalwadides et les mérinides.

Histoire

Les Mérinides ont participer à enrichir la campagne Tlemcénienne par de splendides monuments. La ville de Mansourah en un exemple[réf. nécessaire]. Située à environ cinq kilomètres à l’ouest de Tlemcen, elle fut créée par le Mérinide Abu Yaqub Yusuf quand il assiégeait le roi ‘Uthman d’où le nom de « Victorieuse ».

Le siège de la ville de Tlemcen par Abu Yaqub Yusuf débute en 1299. Au début le roi n’avait installé qu’un simple camp ordinaire dans la plaine. Mais, étant donné que le blocus perdurait, il avait fait construire des demeures pour lui et les chefs de son armée ainsi qu’une mosquée. Pendant le siège, le sultan de Fès éleva autour de Tlemcen un mur tel que, selon Ibn Khaldoun : « un esprit, un être invisible aurait eu de la peine à pénétrer dans la cité ». En 1303, il éleva même un rempart autour de cet ensemble. Le camp s’était transformé, peu à peu, en une grande ville avec ses murailles et ses tours, ses bains et ses caravansérails, une grande mosquée et des palais.

C’est l’assassinat du sultan mérinide par l’un de ses esclaves qui mit fin au siège, avec pour conséquence le retour des mérinides à Fès et l’abandon de Mansourah dont il ne reste aujourd’hui qu’un minaret dressé dans la proche campagne tlemcénienne.

C’est vraisemblablement au cours de ce siège que disparaîtra à jamais un des quatre exemplaires du Coran rédigé par Uthman ibn Affan, troisième Khalife de l’islam. Ce livre était conservé à Tlemcen depuis juin 1248.

Patrimoine :

De Mansourah, il ne subsiste que les parties nord et ouest des remparts et la mosquée.

Les murailles, d’un développement de quatre mètres environ, délimitaient une superficie de 100 ha. En pisé, épaisses de 1,50 m et hautes de 12 m, flanquées de 80 tours, elles ont à peu-près disparu à l’est et au sud.

Selon Ibn Khaldoun, la mosquée de Mansourah aurait été construite vers 1303 par le sultan Abou Yacoub, mort avant l’achèvement de son œuvre. La mort du souverain ayant été suivie immédiatement de l’évacuation de Mansourah par les mérinides, les travaux n’auraient repris qu’en 1336 à l’époque de leur retour lorsque Abou Hassan (Abu al-Hasan ben Uthman) rebâtit la ville. Selon le Musnad d’Ibn Marzouq, la mosquée, telle celle de Hassan à Rabat, ne fut jamais complètement achevée. Ne demeurent debout que le périmètre de ses murs et la moitié antérieure de son minaret.

La mosquée occupe un rectangle de 60 m de large sur 85 m de long. La porte principale s’ouvre à la base du minaret qui fait saillie au milieu de la face nord-ouest. La cour, carrée, élément propre aux mosquées maghrébines des xiiie siècle et xive siècle , de 30 m de côté, était encadrée de galeries prolongeant les nefs de la salle de prière. Cette dernière était occupée par treize nefs divisées en six travées par des colonnes d’onyx de 0,44 m de diamètre. Le mihrab, niche à pans coupés, était enveloppé d’une salle des morts analogue à celle rencontrée à la Quaraouiyine de Fès. Outre l’entrée principale, douze portes construites en pierres, décrochant en saillie sur les quatre faces, donnaient accès à la mosquée.

Le minaret, bien que découronné de son lanternon, se dresse à 38 m. Une petite porte s’ouvrant dans la mosquée, sous la galerie antérieure de la cour, donnait accès à la rampe qui, par sept révolutions autour du noyau central, montait jusqu’au niveau de la galerie supérieure. Cette rampe était éclairée par de larges ouvertures percées au milieu des quatre faces et par des jours plus petits dans l’axe des rampes. Les murs de 1,50 m d’épaisseur sont faits de pierre siliceuse rose.

Autres photos

Mansourah sur carte MAP

Sources

Texte : Wikipedia
Photos : Ath Salem (Flickr)