Rusguniae est un site archéologique antique, situé dans la commune d’El Marsa, dans la wilaya d’Alger, en Algérie.
Depuis une haute antiquité, le Cap Matifou qui limite à l’Est la baie d’Alger abrita un établissement humain. L’empire maritime de Carthage y avait sans doute un comptoir dont aucun vestige terrestre, il est vrai, n’a jamais été décelé mais qu’un certain nombre d’indices permettent de supposer avec vraisemblance.
La ville qui s’élevait en ce lieu portait à l’époque romaine le nom de Rusguniae, toponyme où transparait, comme ailleurs, le mot Rus, désignation phénicienne d’un cap.
Les premiers témoignages de l’existence d’une cité latine sur le promontoire de Matifou sont relativement anciens.
Pline le Naturaliste, dans son énumération des villes de la Maurétanie Césarienne, mentionne Rusguniae parmi les colonies fondées par Auguste3et l’on sait que, dès le Ier siècle de notre ère et jusqu’à l’époque byzantine, l’établissement grandit et prospéra.
Au XIIe siècle le géographe arabe Edrissi y voyait encore «des vestiges de maisons, de grands édifices et d’idoles en pierre ». « On dit, précise-t-il, que c’était autrefois une grande ville ».
Une chronique espagnole du XVIIIe siècle y remarque même des « maisons, temples et aqueducs antiques qui sont nombreux, grands et beaux ».
La proximité d’Alger où l’essor des constructions s’accrût considérablement à l’époque ottoman et davantage encore après la conquête française, allait porter à cette ville antique un coup fatal. Rusguniae, pendant de nombreux siècles servit de carrière, ses pierres inscrites émigrèrent en même temps qu’étaient démantelés la plupart de ses vestiges et, de nos jours, des constructions modernes ont recouvert, en partie, son emplacement. De ce fait nos possibilités de recherches méthodiques sur le site lui-même paraissent assez compromises et, sauf un ensemble épigraphique d’époque chrétienne, les quelques inscriptions qui jadis revirent le jour au cap Matifou ne justifieraient pas, à elles seules, une étude raisonnée si une heureuse découverte ne venait aujourd’hui remettre en question le dossier historique complet de l’antique cité. ».
« Elle fut ruinée par les Gots, et de ses pierres furent relevées quasi toutes les murailles de la cité d’Alger ».