Gauda (en grec ancien : Γανδας) était un roi numide, de la lignée massyle, qui a régné de 105 av. J.-C. à 88 av. J.-C.. Il était le fils de Mastanabal, et petit-fils de Massinissa. Gauda était aussi demi-frère de Jugurtha. Il était le père de Hiempsal II et le grand-père de Juba I.
Il est devenu le roi d’une Numidie beaucoup réduite, après que Jugurtha a été vaincu et capturé par les Romains menés par Gaius Marius.
Le nom de Gauda est certainement d’origine berbère, les latins écrivaient son nom « Gauda » forme que Salluste donne dans la Guerre de Jugurtha, et des inscriptions de l’époque romaine (C.I.L. II, 3417, à Carthagène, Inscriptions latines d’Algérie, I, 1242, à Thubursicu Numidarum). Les Grecs restent, dans leurs textes, très proches de la forme latine : Dion Cassius (fragm. 89,4) écrit Γανδας, mais les deux inscriptions qui le nomment, donnent Γαος à Syracuse.
Durant la guerre de Jugurtha, Gauda se placa dans le camp des romains, et combattit aux côtés de Metellus. Mais a la suite d’une série d’humiliations dont il fut l’objet de la part du général romain (notamment le manque d’égard due à son roi princier) il se rapprocha du camp de Marius. Ce qui lui permit, à la mort de Jugurtha de recevoir une partie de la Numidie (la partie ouest étant offerte au roi de Maurétanie Bocchus).
Selon Salluste pendant la guerre de Jugurtha, Gauda avait demandé au commandant romain Quintus Caecilius Metellus de lui laisser un siège, comme prince, à côté de lui-même, des chevaux, et des gardes. Mais Metellus a refusé les deux demandes parce qu’un tel siège était accordé seulement à ceux que le peuple romain avait reconnu comme rois, les gardes serait vus comme indignes. Gauda offensé conspira alors avec Gaius Marius, pour chercher vengeance a ces affronts, en noircissant la réputation de Metellus, le dépouillant de son commandement, et le remplaçant par Marius.
Le roi Micipsa était désireux de maintenir la paix entre les princes susceptibles de lui succéder, il semble avoir obéi à une vieille conception numide du partage de l’autorité entre trois princes portant le titre de roi. C’est le principe qui avait prévalu à la mort de Massinissa en 148 av. J.-C. : les trois frères, Micipsa, Mastanabal, et Gulussa, avaient chacun reçu une part du pouvoir royal collégial, sans que le territoire du royaume ne fût partagé. Ce gouvernement à trois semble avoir existé également dans l’organisation municipale de certaines villes numides, Notamment Maktar, Thugga, Althiburos, qui étaient administrées par trois sufètes, d’autres, suivant l’usage courant, par deux sufètes mais que supervisait un princeps (Calama).
Micipsa, seul survivant des trois rois du partage de 148, voulut qu’à sa mort les mêmes principes fussent appliqués. Il adopta, sans grand enthousiasme, Jugurtha qui devint co-héritier du royaume avec ses cousins. Micipsa avait jugé Gauda, l’autre fils de Mastanabal, trop faible d’esprit et l’avait écarté du pouvoir, tout en lui reconnaissant, cependant, la qualité de prince héritier susceptible de succéder aux trois rois désignés. Cet avenir, jugé improbable, devait cependant se réaliser. En 105, à la fin de la guerre de Jugurtha, Gauda fut reconnu roi des Numides par le Sénat en récompense de son attitude, très fidèle à Rome. Il devait régner jusqu’en 88, année où son fils Hiempsal II était déjà roi (Plutarque, Marius, XL).
Il semble que les historiens modernes aient attaché une trop grande importance au jugement de Salluste sur Gauda qui était « morbis confectus et de eam causam mente paulum imminita » (Bel Jugurth., LXV, 1). Gauda n’était pas un incapable au point de rester inactif, il combattit aux côtés des Romains et se montra soucieux de sauvegarder les égards qu’il attendait de ses alliés. Il demanda à Metellus le droit de s’asseoir à côté de lui, en tant que roi allié de Rome ; il réclama aussi une turme de cavaliers romains pour accroître et embellir sa garde personnelle. Ces prétentions ne sont pas celles d’un débile ; le refus que lui opposa en termes humiliants le consul Metellus, contribua au rapprochement du prince et de Marius qui, tous deux, intriguèrent à Rome auprès des amis que les petits-fils du grand Massinissa conservaient encore.
C’est sans doute, grâce à cette entente entre Marius et Gauda, et aux promesses faites par le nouveau consul que le prince massyle hérita de ce qui restait du royaume de Numidie amputé de sa partie occidentale (Masaesylie) que Bocchus, roi des Maures, conservait pour prix de sa trahison envers Jugurtha, qu’il avait livré de ses propres mains à Sylla. Le royaume de Gauda n’est plus qu’un État protégé, soumis à la volonté de Rome ; c’est ainsi que Marius établit ses vétérans dans les riches plaines de la Medjerda et du Haut Tell, ces créations sont toutes situées à l’ouest de la Fossa Regia, c’est-à-dire en dehors de la Province, dans le royaume numide. À la mort de Gauda, il semble qu’un nouveau partage fut proposé, qui fit de Mαστεαβαρ, un roi sur le même pied que Hiempsal II, qui était peut-être son frère. Ce roi n’est connu que par une dédicace des citoyens de Syracuse qui accompagne son nom du titre de βασιλενς ce qui ne laisse planer aucun doute sur la qualité du personnage, qui est dit fils du roi Gauda. On est tenté de retrouver dans le nom de Masteabar une forme aberrante de Mastanaba, il s’agirait peut-être de Mastanabal II. De même son fils et successeur portait le nom célèbre de Massinissa II ; il fut le père du dernier roi numide, Arabion.